Françoise — Message de conversion des coeurs L’Esprit de prophétie, c’est le témoignage de Jésus

Françoise — Message de conversion des coeurs
L’Esprit de prophétie,
c’est le témoignage de Jésus
STELLA MARIS 470 SOMMAIRE

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Le 27 janvier 2010, Mgr Le Vert, évêque de Quimper et Léon, a publié un avertissement à lire «en chaire à toutes les messes dominicales des 6 et 7 février 2010» à l’encontre de l’association “Les Messagers de la Tendresse de Dieu” dirigés par Françoise. Le motif est qu’elle «sème le trouble dans l’esprit d’un certain nombre de fidèles au sujet de prétendues révélations surnaturelles dont Françoise serait bénéficiaire».
Remarquons que cet argument du trouble est un classique qui a déjà été utilisé contre d’autres charismatiques… Il remonte à Jésus lui-même, accusé par les juifs devant Pilate, “de jeter le trouble parmi le peuple”. (Lc 23,2) Est-ce vraiment un critère de discernement ecclésial? Comment un vrai prophète ne susciterait-il pas des remous parmi les siens? Jésus n’a-t-il pas dit: «Si vous étiez du monde, le monde reconnaîtrait les siens et les aimerait… Le serviteur n’est pas au-dessus de son maître. S’il m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi. A-t-on accueilli ma parole? Alors, va-t-on accueillir la vôtre?… Ils m’ont détesté sans raison.» (Cf. Jn 15,18-25) Mgr Le Vert s’appuie sur la déclaration de Mgr De Montléon, évêque de Meaux, (dont il était l’auxiliaire à l’époque) qui, «après une enquête minutieuse réalisée par des théologiens», «ne reconnaissait pas comme surnaturelles ses révélations». Les deux théologiens qui ont mené cette «enquête minutieuse», n’ont pas pris la peine d’entendre Françoise, ne serait-ce qu’une seule fois, bien qu’il soit écrit dans l’Evangile: «Notre loi permet-elle de condamner quelqu’un sans l’avoir entendu?» (Jn 8,51).
Devant une telle carence, peut-on affirmer que l’enquête soit complète et «minutieuse». Surtout que l’Eglise dont la première règle est la charité, se veut respectueuse des droits des laïcs. En octobre 2005 nous avons repris une à une toutes les critiques avancées par ces deux théologiens. (cf. SM 420 et leur réfutation par madame M. Monnery. Se reporter aux articles en questions1.) En fait, ne percevant pas le Temps de la Miséricorde pour avertir et sauver les créatures, on interdit à la Voix de se répandre, en voulant faire taire Françoise, puisqu’on refuse de la reconnaître en sa qualité de prophète: ce sont — disent-ils — de «prétendus messages» qui “ne sont que le fruit de ses méditations privées».
Si Françoise acceptait de dire que ses messages ne sont que ses méditations, les choses seraient différentes. Mais si elle a reçu un charisme de prophète, par fidélité et obéissance à Dieu, elle se doit de tenir parole devant les hommes et face à toute obédience. Le Seigneur a donné une unique règle de discernement: «C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.» (Mt 7,16), car «C’est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruits» (Jn 15,.
A-t-on pris la peine de regarder si le témoignage de Françoise et celui de l’association n’avaient pas produit quelques bons fruits? 156 groupes de prières en France et à l’étranger en quelques années, nombre de conversions, notamment à la suite de paroles de connaissance… Tout cela aurait-il été possible sans le secours du Saint Esprit?
Mgr Le Vert demande l’obéissance sous peine de sanction: «Mme… n’a pas tenu compte de ma demande (légitime?). En conséquence elle a été prévenue que si une telle désobéissance se reproduisait, cela poserait la question de sa communion avec l’Eglise et entraînerait une sanction canonique.» La communion avec l’Eglise se réduirait-elle à une obéissance servile, sans dialogue! Oui, la vertu d’obéissance est requise de la part des fidèles, mais n’oublions pas qu’elle requiert pour cela la vertu d’autorité.
Celui qui est vraiment prophète appelé, envoyé par Dieu pour redire aux hommes d’une manière nouvelle un message ancien, s’il veut rester fidèle à la Voix et accomplir sa mission, comment pourrait-il sous la contrainte renier son Seigneur et l’abandonner? Ce fut le dilemme de Jeanne, c’est aujourd’hui celui de Françoise.
«N’allez donc pas les craindre! Rien, en effet, n’est voilé qui ne sera révélé, rien de caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le au grand jour; et ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits.» (Mt 10,26-27)
L’Eglise, à la suite des apôtres, enseigne que l’on doit obéir à sa conscience et à Dieu avant tout: «Alors Pierre et Jean (devant le Sanhédrin) leur répondirent: “S’il est juste aux yeux de Dieu de vous obéir plutôt qu’à Dieu, à vous d’en juger. Quant à nous, nous ne pouvons pas ne pas publier ce que nous avons vu et entendu”» (Ac 4,19). Un prophète ne peut se dérober à sa mission (de martyr) sans renier son Dieu. Quel cas de conscience!
Providentiellement, le 15 avril 2010, Benoît XVI a commenté cette parole de Pierre en comparution devant le sanhédrin: “Il vaut mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes” (Ac 5,29). Saint Pierre se trouve devant l’Institution religieuse suprême, à laquelle on devait normalement obéir, mais Dieu se trouve au-dessus de cette institution et Dieu lui a donné un autre «règlement»2: il doit obéir à Dieu. L’obéissance à Dieu est la liberté, l’obéissance à Dieu lui donne la liberté de s’opposer à l’institution…
Le tribunal lui offre la liberté, à condition qu’il ne continue pas de rechercher Dieu. Mais rechercher Dieu est pour lui un mandat supérieur, il vient de Dieu lui-même. Et une liberté achetée en renonçant au chemin vers Dieu ne serait plus une liberté. Il doit donc obéir, non pas à ses juges — il ne doit pas acheter sa vie en se perdant lui-même — mais il doit obéir à Dieu. L’obéissance à Dieu a la primauté… C’est précisément l’obéissance qui donne la liberté… L’obéissance à Dieu est la liberté, car elle est la vérité, elle est l’insistance qui nous place face à toutes les instances humaines…
Pour nous (aussi) vaut cette règle: on doit obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Dieu n’est pas un prétexte pour (faire) sa propre volonté. C’est réellement Dieu qui nous appelle et nous invite, si cela était nécessaire, également au martyre…3»
En fait, étant donné que les révélations privées ne sont pas «de foi», l’Eglise laisse chacun libre d’y croire ou de ne pas y croire. Par conséquent, on ne peut les interdire, sinon par abus de pouvoir, et ceux qui croient en l’une ou l’autre d’entres elles sont invités à témoigner à leur prochain des lumières et grâces reçues, car le Seigneur «veut que tous soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité». (1 Tm 2,4)
Avec le Père spirituel de Françoise (critiqué lui aussi dans le rapport des deux théologiens pour: «manque de jugement et de compétence»!), nous osons dire devant Dieu que dans les messages reçus par Françoise, nous n’avons rien trouvé qui soit contraire à la foi et aux moeurs. Donc rien qui ne puisse faire «errer» le «peuple hors de la communion et de la doctrine de l’Eglise catholique».
Ne confondons pas réactions épidermiques locales et erreur doctrinale. Il n’y a donc pas de justification valable pour que «cesse de sa part et de la part d’autres personnes de son groupe, toute publication, parole publique et activités liées aux “Messagers de la Tendresse de Dieu”.» Nous ne voyons pas en quoi Françoise et l’association mériteraient une telle sanction alors qu’elle ne parle pas au nom de l’Eglise quand elle confesse que c’est Jésus qui lui parle. Pourquoi tout rejeter et ne pas suivre la recommandation de l’apôtre Paul, quand il demande de «retenir ce qui est bon»?: «N’éteignez pas l’Esprit. Ne méprisez pas les prophéties. Mais examinez toutes choses; retenez ce qui est bon; abstenez-vous
de toute espèce de mal.» (1 Th 5,19-22).
Ceux que le Seigneur a visités à travers les «Messages de conversion des coeurs» ne comprennent pas cette attitude qui a conduit à prendre des décisions restrictives pour la nouvelle évangélisation; comment, ce qui a nourri leur vie spirituelle en renouvelant leur regard sur Dieu, les conduisant à plus d’amour envers Dieu et leur prochain serait-il répréhensible? Mgr Le Vert poursuit: «Mgr de Montléon précisait en outre que: “l’Association des messagers de la Tendresse de Dieu ne peut revendiquer une reconnaissance ecclésiale” au vu de la distance (existante) entre les critères d’appartenances à l’Eglise et les activités et prises de position de l’association.» Faut-il comprendre qu’on ne veut pas
les accueillir en Eglise? L’Association des «Messagers de la Tendresse de Dieu» est actuellement une association laïque, loi 1901. Elle n’est donc pas sous la juridiction d’un évêque. Elle n’a jamais prétendu avoir déjà reçu une reconnaissance ecclésiale. Elle demande humblement d’être accompagnée par l’Eglise, en vue d’une éventuelle reconnaissance ecclésiale future, puisqu’elle est constituée de catholiques, de convertis, et qu’elle a reçu mission de témoigner de la tendresse de Dieu. Les baptisés ont droit à l’assistance et aux secours que le Christ a confiés à son Eglise et l’Eglise a mission et devoir de les leur donner.
«L’Esprit de prophétie, c’est le témoignage de Jésus4» (Ap 19,10). C’est aussi l’Avocat qui vient défendre ses pauvres brebis perdues dans le désert aride de la société rationaliste, matérialiste athée. Alors pourquoi tant de peine à reconnaître la Voix du Bon Pasteur? «Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent» (Jn 10,27). Quand on récuse un prophète, ce n’est pas tant le prophète qu’on rejette, que Celui qui lui parle par l’Esprit Saint: «Qui vous accueille m’accueille, et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en tant que prophète recevra une récompense de prophète…» (Mt 10,40-41)
La vocation du prophète peut conduire à aller jusqu’à accepter de porter la croix d’un rejet par fidélité au Saint Esprit qui «a parlé par les prophètes» et leur parle
toujours, car Dieu est sans changement. Oui, aujourd’hui, le Seigneur parle toujours à son Peuple. «Il se fera dans les derniers jours, dit le Seigneur, que je répandrai mon Esprit sur toute chair. Alors vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions et vos vieillards des songes. Et moi, sur mes serviteurs et mes servantes, je répandrai mon Esprit…” (Ac 2,17)
Que notre prière soit fervente à confier cette cause à l’Esprit Saint, pour que toute décision ecclésiale tende à la charité dans la vérité. Sans vérité, sans confiance et amour de la vérité, il n’y a ni conscience, ni responsabilité, ni autorité. Si l’activité ecclésiale devient l’enjeu de vues particulières ou de logiques de pouvoir, cela n’aura que des effets destructeurs pour le Peuple de Dieu déjà si mal en point.

La rédaction

PS: Ceux qui ont été touchés par le Seigneur à travers les messages espèrent que Françoise soit enfin entendue dans une nouvelle enquête par des théologiens indépendants et compétents en ascétique et mystique et que l’association soit accompagnée avec bienveillance par l’Eglise, en cheminement vers le retour de Jésus.

Notes:
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2. NDLR: au sens de loi.
3. Homélie de Benoît XVI lors de la messe avec les membres de la commission pontificale biblique. Osservatore Romano n° 17 p. 3, 27 avril 2010.
4. Cf Jn 15,26. LG. 35,a1. Le prophète est donc par excellence «gardien du témoignage de Jésus».








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